Le dialogue systématique, un gage de bonnes relations
Le traité a pour objectif de faire émerger une culture administrative commune de sorte que se développe un dialogue systématique entre France et Italie. Un tel rapprochement est rendu possible par des mécanismes de consultation réguliers. Sont notamment prévus : la relance du conseil franco-italien de défense ; la création d’un forum de concertation économique; l’instauration d’un dialogue stratégique sur les transports...
En outre, le traité du Quirinal revêt une dimension européenne affichée par les deux pays. Cette coopération doit permettre l’intégration plus forte des territoires et des sociétés civiles des deux Etats. Les résultats engrangés pour l’Europe grâce au couple franco-allemand démontrent la pertinence d’une telle démarche. La bonne poursuite du projet européen réside donc dans la confiance que les États membres établissent entre eux.
Concrètement, l’avenir des relations franco-italiennes dépendra d’une juste évaluation des besoins afin d’assurer une coopération efficace dans les domaines prévus par le Traité du Quirinal. L’efficacité de cette coopération se mesurera par l’implication des sociétés civiles et administratives dans leur réponse face aux défis actuels.
Partageant la Méditerranée et les problématiques associées à cette région, la coopération de la France et de l’Italie face aux défis énergétiques, militaires et sociaux portés par le Traité revêt un double avantage : renforcer l’union des deux pays et favoriser la construction d’une politique européenne souveraine. En ce sens, le fait qu'un mois seulement après l'entrée en vigueur formelle du traité du Quirinal, le ministre français de l'économie, M. Le Maire, et le ministre italien des entreprises et du Made in Italy, M. Urso, aient signé une déclaration commune en dix-sept points avec une vision partagée pour une stratégie industrielle de l'UE en faveur de la transition verte et numérique, et le fait que, quelques heures plus tard, un accord ait été rendu public pour le développement conjoint de programmes sur le nouveau nucléaire (entre EDF, Ansaldo Energia, Ansaldo Nucleare et Edison), montre que les deux pays ont désormais plus de raisons de s'entendre que de s'opposer lorsqu'il s'agit de faire des choses concrètes qui influent sur leur avenir.
En résumé, il faut abandonner les vieilles idées d’équilibre européen qui ont hanté l’Europe depuis son important chemin d’unification. La France a des atouts évidents, mais elle ne peut pas être la nation-guide parce que le concept même est inapplicable dans l’Europe d’aujourd’hui. Au niveau militaire, quatre capitales font le nerf de l’Europe : Berlin, Paris, Rome et Madrid. Il faut un travail entre partenaires à égalité si on veut construire une Europe vraiment libre et reconduire la « New Europe » dans une logique qui ne soit pas hétéronome (et qui serait accentuée avec l’inclusion sans maturation et discernement de Kiev).