Un temps à exploiter, une occasion à ne pas rater.
Pour la France, les JO symbolisent une opportunité de témoigner de la puissance de sa culture, de sa modernité et de l’assise de son soft power à l’échelle internationale. Paris compte “casser les codes” en misant sur des démonstrations sportives de haut niveau dans un cadre mettant à l’honneur la finesse de l’art français, à travers ses ponts, ses monuments, et ses établissements culturels.
Si le soft power à la française sera mis à l’épreuve, il aura aussi pour but d’apporter des réponses sur la capacité de la France à relever un défi crucial : la postérité de l’évènement. Au-delà de l’enjeu sportif, la France est confrontée à une gageure sociale. Par l’intermédiaire de politiques publiques, l’Etat entend tisser des liens institutionnels et culturels avec d’autres nations. Le partenariat entre la ville d’Eaubonne (Val d’Oise) et la chambre de commerce américaine en est un bon exemple et permettra notamment d’assurer une continuité avec les JO de Los Angeles en 2028.
Des campus d’été, la signature d’accords entre entreprises et tour-opérateurs viendront de surcroit créer du liant pour les villes des départements franciliens moins exposées que la ville de Paris. Le Val-d’Oise dispose ainsi d’une vingtaine de centres de préparation aux Jeux, et d’un fonds de 30 millions d’euros pour soutenir les grands projets d’investissements sportifs.
Des projets plus qu’ambitieux pour un département investissant près de 1.5 millions d’euros par an pour le sport d’élite. Un projet de grande envergure à hauteur de 12 millions d’euros et labellisé « Terre de jeux », permettra notamment d’apporter une dimension globale à l’échelle locale.
La force des Jeux Olympiques réside aussi en la capacité de la banlieue parisienne à émerger et se délier de la réputation défavorable qu’elle incarne depuis plusieurs décennies. Paris ne peut se permettre de se doter d’installations qui seront ensuite laissées à l’abandon, pour des raisons économiques évidentes, mais également en termes d’image. Le gouvernement ambitionne donc par le biais des Plans de Rénovations Urbains, essentiellement déployés dans le département de la Seine-Saint-Denis, de créer une attractivité solide et pérenne pour ses concitoyens.
En ce sens, les JO possèdent une importance particulière et doivent permettre l’intégration de toutes les classes aux festivités. La Métropole du Grand Paris mise notamment sur la construction et la rénovation d’infrastructures publiques de part et d’autre de l’Ile-de-France, à travers de larges politiques de financements comme dans les communes d’Aubervilliers (4 millions d'euros), du Bourget (2 millions d'euros), de Colombes (2 millions d'euros), ou d’Aulnay-sous-Bois (4 millions d’euros). La réinvention du soft power passe par le canal social, le tissu économique, mais également par l’étendue des financements consentis pour la réalisation de l’évènement.
Les JO de Paris entendent donner une “caisse de résonance” à la diplomatie sportive française qui se ficelle principalement hors de nos frontières lors des grandes compétitions. Le secteur sportif français pèse à l’heure actuelle 90.8 milliards d’euros pour quelques 500 000 emplois selon la BPCE, témoignant de la force du secteur. Pour autant, la crise du COVID-19 est venue fragiliser le sport amateur et mettre en exergue les carences de notre mécanisme global, notamment pour le sport féminin, dont les résultats à l’échelle internationale doivent être maintenus lors des prochains JO.